Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Des heurts ont éclaté devant un lycée de Cachan, une enquête ouverte pour dégradations aggravées

Des heurts ont éclaté, mardi 5 mars, devant le lycée polytechnique de Cachan (Val-de-Marne), pour un motif qui restait, dans l’après-midi, encore flou. D’après le rectorat, peu avant le début des cours, à 8 heures, « des individus cagoulés, une vingtaine, ont mis le feu à des poubelles » aux abords du lycée. Dans la matinée, une source policière avait évoqué auprès de l’Agence France-Presse (AFP) la présence de 200 personnes rassemblées lorsque les forces de l’ordre sont arrivées, peu après.
Des voitures ont été dégradées et des projectiles lancés sur les forces de l’ordre, avait expliqué cette même source. La façade de l’établissement a également été noircie par les flammes. Une personne de 17 ans a été interpellée à la suite de ces incidents, a annoncé le parquet de Créteil.
« Nos enfants ont vu des groupuscules, venus cagoulés pour bloquer les entrées du lycée par des poubelles et semer la panique en jetant des projectiles sur les pompiers », a expliqué à l’AFP Diane Merlin, présidente du bureau de la fédération des parents d’élèves FCPE du lycée. « Les élèves sont arrivés pour aller en cours, pas pour l’attroupement », a précisé le rectorat, selon qui les cours, qui avaient continué dans la matinée pour les élèves ayant réussi à rentrer dans l’établissement, ont complètement repris à la mi-journée.
Annonçant que des dégâts ont été commis sur « le lycée, le mobilier urbain et notamment à l’encontre de deux véhicules municipaux », la maire socialiste de Cachan, Hélène de Comarmond, a annoncé dans un communiqué que « la ville portera plainte pour les dégradations qui la concernent ». Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France qui a autorité sur les lycées franciliens, a dénoncé sur X « les violences devant le lycée de Cachan et les dégradations qui ont été commises ». La région va aussi porter plainte, a-t-elle annoncé, et une brigade régionale de sécurité − des patrouilles mobiles de cinq agents qu’elle a instituées − « va être déployée pour ramener la sérénité sur le site ».
Un mineur de 17 ans a été arrêté pour « participation à un attroupement non armé », a déclaré, à l’AFP, le parquet de Créteil. Une enquête a par ailleurs été ouverte pour des faits de dégradations aggravées, participation avec arme à un attroupement après sommation et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, précise le ministère public. Deux policiers ont été blessés par des projectiles, dont l’un a été hospitalisé pour une « fracture du poignet », a précisé le préfet de police, Laurent Nuñez, lors d’un point presse, fustigeant des faits « d’une extrême gravité ».
« Nous serons présents dès demain et dans les jours qui viennent autour de l’établissement pour que l’ordre public règne », a ajouté M. Nuñez. Parmi les personnes encagoulées, « je crois pouvoir dire sans trop m’avancer qu’il y avait des individus qui n’étaient pas des lycéens de l’établissement », a-t-il poursuivi.
A la fin de février, 90 professeurs et membres de la communauté éducative avaient exercé leur droit de retrait pour demander des rénovations sur ce lycée de plus de 2 000 élèves. Les enseignants se plaignaient de fuites d’eau dans des salles de classe et de pluie dans certains couloirs.
L’Union syndicale lycéenne a assuré mardi matin que la mobilisation du jour était également liée à « l’insalubrité de l’établissement ». « Après une large mobilisation des enseignant·es, c’est au tour des lycéen·nes d’imposer la rénovation du bâti », écrivait l’organisation sur son compte X. Une version que conteste le rectorat. « A aucun moment il n’y a eu de mobilisation d’élèves », soutient-il auprès du Monde, estimant qu’il « est trop tôt pour faire le lien avec la manifestation des enseignants la semaine dernière ».
Pour Mme Merlin, de la FCPE, les « casseurs » de ce mardi matin sont « venus sans aucune revendication ». « Nous condamnons les émeutes qui se déroulent ce matin [mardi] devant notre lycée », a-t-elle insisté. De son côté, Mme de Comarmond appelle dans son communiqué à « des échanges apaisés (…) et sans délais avec la région Ile-de-France, responsable des locaux du lycée », estimant « qu’il est indispensable de déclencher en urgence des travaux au sein de l’établissement et d’engager son projet de rénovation globale ».
Mis à jour à 15 h 30 : Actualisation de l’article après les précisions apportées par le rectorat.
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish